Bertrand Delhom, Equipier de Neptune pour le tour du monde 2023 - 2

Muscler son mental pour apprendre à se « mettre en veilleuse »

Posté le 9 décembre 2022

En parallèle à sa préparation physique, Bertrand travaille quotidiennement sur son mental pour se préparer à la course.

L’OGR 2023 est une course disputée en équipage sur quatre étapes d’une quarantaine de jours. Autant dire que la présence de dix équipiers, vivant nuit et jour à bord au rythme d’une compétition hauturière, nécessite de la discipline et du savoir-vivre. Dès que le vent et la mer se forment, le milieu marin humide et chahuté dicte inexorablement sa loi sur la vie du bord. La longueur des étapes et le fait de naviguer durant plusieurs mois dans le grand sud dans un milieu inhospitalier compliquent la vie quotidienne. Ces difficultés font partie intégrante du « jeu » planétaire pratiqué par les coureurs. C’est même pour se confronter à ces conditions remarquables que partent les marins du grand large. Pour se sentir à l’aise dans cette atmosphère sauvage, Bertrand sait bien qu’il faut également muscler son mental, encore davantage que peuvent le faire ses coéquipiers. Ces dernières années, il a pu mesurer mieux que quiconque, l’influence du mental sur le physique ! Récemment, il est satisfait de pouvoir constater que l’idée même de participer prochainement à cette course lui a permis de supprimer quelques-uns de ses médicaments habituels !

Il y a dix ans, pour soigner les séquelles d’une grave opération, il a découvert la technique bien spécifique de l’autohypnose. Fort de cette expérience, il vient de renouer avec elle pour les besoins de son prochain défi. Le but de cet exercice est de parvenir à un état modifié de conscience qui peut conduire à un état d’hypervigilance, voire de relaxation dans lequel le sujet cesse de diriger volontairement le cours de ses pensées. Avec l’aide de deux professionnels, une infirmière et un psychologue de l’hôpital CHU de Brest, il pratique des séances régulières de quarante-cinq minutes. En même temps, il s’entraîne seul et quotidiennement sur des exercices, de façon à acquérir une meilleure maîtrise de la discipline. Il est convaincu que cette technique doit, d’abord lui permettre de se « mettre en veilleuse » avec une récupération plus rapide de la fatigue, ensuite d’être en mesure de « s’isoler » en cas de difficulté personnelle.

Par son charisme, Bertrand Delhom donne pour l’instant des leçons à l’équipage de Neptune. Sa démarche est intrépide, et son expérience passionnante pour une meilleure connaissance de la maladie de Parkinson encore mal cernée. Les valeurs défendues par la discipline de la voile ont déjà fait leurs preuves. Dans le cadre de la haute mer en course, à condition de s’y préparer sérieusement, elles peuvent constituer un moteur pour les personnes atteintes de difficultés comportementales. Bertrand « utilise » le bateau pour repousser la maladie, et défendre chèrement sa propre vie. Il veut également aider, par l’exemple, l’ensemble de ceux qui luttent contre les maladies neurodégénératives.

Bertrand à la barre de son bateau